Article tuto : le commerce équitable origine France

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Vous connaissez sûrement le commerce équitable à travers ses produits lointains et impossibles à faire pousser en France métropolitaine, comme le cacao ou le café. Des agriculteurs français y participent aussi, avec des produits locaux comme la farine ou encore le lait ou les légumineuses. Pour comprendre cette évolution, il faut revenir à  l’origine du commerce équitable, créé pour garantir des conditions de vie juste aux paysans des pays dits du Sud et leur permettre de vivre de leur métier. Les difficultés financières du monde paysan en France, et l’abandon des filières agricoles dans notre pays ont rendu indispensable le commerce équitable.

Que dit la loi ?

La France est le seul Etat à avoir légiféré sur le commerce équitable. La loi française de 2014 sur l’économie sociale et solidaire a permis l’émergence d’une filière équitable nationale pour la garantie de conditions de vie dignes aux agriculteurs. Le commerce équitable, c’est plusieurs obligations :

• Des prix rémunérateurs pour les producteurs, basés sur les coûts de production et une négociation équilibrée
• Un engagement commercial pluriannuel entre les producteurs et les acheteurs
• Le versement d’un montant supplémentaire destiné au financement de projets collectifs
• Une autonomie des producteurs grâce à la mise en place d’une gouvernance démocratique dans leurs organisations
• La transparence et la traçabilité des filières
• La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables
• La valorisation des modes de production respectueux de l’environnement et de la biodiversité, tels que l’agroécologie

Et le consommateur ?

Il est de plus en plus soucieux de son alimentation, de l’origine des produits jusqu’à la rémunération des agriculteurs. Les différents scandales sanitaires et environnementaux liés à l’industrie agro-alimentaire ont encouragé ce tournant sociétal. 

Un secteur en pleine croissance

Le commerce équitable national passe d’un chiffre d’affaires de 67 millions d’euros en 2014 à 645 millions en 2020 d’après l’Observatoire du commerce équitable. Les ventes ont été multipliées par quatre. L’équitable est une plus-value. Il se vend aussi bien dans la grande distribution (29% des ventes) que dans les épiceries bio (39%). Le nombre d’agriculteurs à y adhérer a plus que doublé. Il est passé de 4500 en 2016 à 10200 en 2020.

Quels sont les débouchés ?

On trouve des produits équitables dans de nombreux secteurs (viandes, céréales, épicerie…). Les produits des filières françaises sont à 51% de la Boulangerie-Pâtisserie-Viennoiserie. D’autres secteurs affichent une forte croissance. La part des fruits et légumes a crû de 63% depuis 2018 pour représenter 21% de la production équitable en 2021. Celle des produits laitiers a augmenté de 200% depuis 2018 pour atteindre 11% des produits équitables commercialisés (d’après l’Observatoire du commerce équitable).

Des labels comme garantie

La loi « Climat et Résilience » de 2021 rend obligatoire le recours à un label reconnu par l’Etat pour toute entreprise se réclamant du commerce équitable à partir de janvier 2023. C’est une garantie pour les consommateurs et une reconnaissance pour le travail des agriculteurs. 

A l’étranger l’absence de législation et la diversité des règles imposent de connaître les différentes certifications. Des labels peu contraignants nuisent à la crédibilité du secteur. Il en existe pourtant des fiables. Le plus ancien et le plus répandu est « Fairtrade Max Havelaar », c’est un label exigeant. Tout comme « World Fair Trade Organization », « Biopartenaire » et « Fair for Life » ou spécifiquement pour les agriculteurs français, « Agri-éthique France » et « Bio-équitable France ».  Le cahier des charges de ces labels garantissent des méthodes de productions respectueuses de l’environnement (en France comme à l’étranger), par exemple par l’agriculture biologique, l’interdiction des OGM, privilégier les intrants naturels, respecter les sols….

L’équitable en France est toujours en évolution. Pour le renforcer, il faut davantage sensibiliser les consommateurs et favoriser l’accessibilité des produits. Consommer des produits de commerce équitable de France encourage une agriculture durable dans le respect des paysans et des consommateurs !